Avec l’essor fulgurant du e-commerce ces dernières années, notamment accéléré par la pandémie de COVID-19, les arnaques et escroqueries en ligne se multiplient malheureusement. En 2022, les fraudes liées aux achats sur des sites frauduleux ont bondi de 90% par rapport à 2019 ! Fausses boutiques, publicités mensongères, hameçonnage… Les pièges sont nombreux pour les consommateurs.
Mais rassurez-vous, il existe des signes révélateurs et des précautions à prendre pour éviter de se faire avoir. Avec les bons réflexes, vous pouvez faire vos emplettes en ligne en toute sérénité. Voici nos conseils d’experts pour repérer les arnaques et acheter en confiance sur internet.
Vérifier le sérieux et la réputation du site marchand
Avant toute chose, renseignez-vous sur le site et la boutique où vous envisagez de passer commande, surtout si c’est votre premier achat chez eux. Quelques vérifications de base vous permettront rapidement de vous faire une idée sur leur fiabilité :
Cherchez des avis et retours d’expérience d’autres clients. Tapez le nom du site + « arnaque » ou « problème » dans Google et consultez les résultats. S’il y a beaucoup de plaintes, fuyez !
Regardez la présence du site sur les réseaux sociaux. Pas de compte, ou des comptes inactifs/avec très peu d’abonnés ? Méfiance…
Étudiez les mentions légales (coordonnées de l’entreprise, conditions générales de vente…). Si elles sont incomplètes ou absentes, passez votre chemin.
Privilégiez les sites basés en France ou dans l’Union Européenne. Vous bénéficierez de davantage de protection en cas de souci.
Se méfier des offres trop alléchantes
Comme le dit l’adage, « quand c’est trop beau pour être vrai, c’est généralement faux ». Donc prudence face aux prix défiant toute concurrence ou aux méga promotions comme -70% ou -90%.
Bien sûr, de vraies bonnes affaires existent, surtout pendant les soldes ou événements commerciaux type Black Friday. Mais un prix largement en-dessous de celui pratiqué par les autres vendeurs pour le même produit doit vous alerter.
Comparez toujours les tarifs sur différents sites avant d’acheter. Des comparateurs comme Idealo, LeGuide ou Google Shopping vous aideront. Pensez aussi à vérifier le montant des frais de port, souvent exorbitants sur les sites douteux.
Être vigilant au moment du paiement
L’étape cruciale où il faut redoubler de vigilance, c’est au moment de sortir sa carte bancaire pour régler son achat. Voici les bons réflexes à adopter :
Assurez-vous que la page de paiement est sécurisée. L’url doit commencer par « https » (le « s » signifie « secure ») et un petit cadenas doit apparaître dans la barre d’adresse.
Ne cliquez jamais sur un lien de paiement reçu par e-mail ou SMS. Connectez-vous toujours directement sur le site marchand.
Activez si possible la double authentification 3D-Secure. Vous devrez confirmer le paiement via un code reçu par SMS, une application ou votre empreinte digitale.
Ne laissez pas vos coordonnées bancaires enregistrées sur un site, aussi pratique que cela puisse paraître. Ressaisissez-les à chaque achat.
Repérer les publicités mensongères sur les réseaux sociaux
Facebook, Instagram, TikTok… Les faux sites marchands font massivement leur publicité sur les réseaux sociaux. Ils vous ciblent avec des produits attrayants à prix cassés, pour vous appâter.
Ne vous fiez pas aveuglément aux commentaires élogieux sous la publicité. Il est très facile de se créer de faux profils pour poster des avis positifs. Cliquez sur les profils des soi-disant clients satisfaits. S’ils ont été créés récemment, n’ont pas de photo ou très peu d’amis/abonnés, il y a de fortes chances que ce soit bidon.
De manière générale, évitez de cliquer sur une publicité si vous ne connaissez pas le site. Allez toujours directement sur la boutique en ligne en tapant vous-même l’url dans votre navigateur.
Faire ses achats uniquement sur des sites de confiance
Pour éviter tout risque, le mieux est encore de n’acheter que sur des sites que vous connaissez ou qui vous ont été recommandés par des proches.
Certains labels comme « Trusted Shops » ou « France Num » peuvent aussi vous aiguiller vers des e-commerçants fiables. Vérifiez la présence de ces labels sur la page d’accueil du site marchand.
Les marketplaces comme Amazon, CDiscount, Fnac ou eBay peuvent également être une bonne option. Les vendeurs tiers y sont encadrés et vous bénéficiez de la protection des achats de la plateforme. Lisez quand même attentivement les avis sur chaque vendeur.
️♀️ Les différents types d’arnaques à connaître
Maintenant que vous savez comment réduire les risques, faisons un tour d’horizon des principales arnaques aux achats en ligne qui circulent actuellement. Être capable de les identifier vous permettra de les éviter plus facilement.
L’hameçonnage ou « phishing »
Le phishing est certainement la fraude en ligne la plus répandue et la plus difficile à détecter. Le principe : vous recevez un e-mail (ou plus rarement un SMS) d’apparence officielle, souvent aux couleurs d’une enseigne connue comme Amazon, vous indiquant qu’il faut mettre à jour vos coordonnées bancaires ou régler des frais pour débloquer une commande.
L’objectif est de vous faire cliquer sur un lien menant vers une fausse page de paiement, imitant à la perfection celle du vrai site. Si vous y entrez vos données, les pirates les récupèrent pour vider votre compte en banque ou faire des achats à vos frais.
Autre variante, le mail peut contenir une pièce jointe (fausse facture par exemple) infectée par un virus, qui prendra le contrôle de votre ordinateur une fois téléchargé.
L’hameçonnage peut cibler les acheteurs mais aussi les vendeurs, par exemple avec un faux mail leur réclamant une taxe ou un impôt.
Pour ne pas se faire avoir :
Vérifiez toujours l’adresse d’expédition d’un e-mail douteux. Si ce n’est pas exactement la même que celle utilisée habituellement pas le site marchand, c’est louche.
Ne cliquez jamais sur les liens ou pièces jointes d’un mail inattendu, même s’il semble provenir d’un expéditeur de confiance. En cas de doute, connectez-vous directement au site en tapant l’url dans votre navigateur.
Utilisez un anti-virus et un anti-spam, en les maintenant à jour. Ils bloqueront certaines tentatives de phishing.
Les faux sites marchands
Autre grande catégorie d’arnaques en vogue : la création de boutiques en ligne de toutes pièces, dans l’unique but d’escroquer les internautes. Ces faux sites utilisent différentes méthodes :
Le plagiat : ils copient grossièrement l’apparence (logo, charte graphique…) d’un site marchand réputé pour vous induire en erreur. Seule l’url diffère légèrement (une lettre en plus ou en moins). C’est une fraude massive pendant le Black Friday ou les French Days.
L’éphémère : ce sont des sites qui apparaissent soudainement, souvent autour d’un événement (Coupe du Monde, Noël…) ou d’une tendance (spinner, poupée LOL…). Ils font une publicité agressive à 360°, engrangent rapidement des milliers de commandes… puis disparaissent d’un coup en empochant l’argent, sans expédier les articles.
Le dropshipping : ces sites revendent à prix gonflés des articles achetés sur des places de marché asiatiques type AliExpress. Problème : les produits ne correspondent pas du tout à la description et aux photos. C’est de la camelote, quand les articles arrivent…
Pour ne pas se faire avoir :
Regardez l’url du site. Si elle diffère ne serait-ce que d’un caractère avec celle de la marque supposée, n’allez pas plus loin.
Tapez le nom du site + « avis » ou « arnaque » dans Google, pour voir ce qu’en disent les autres acheteurs.
Fuir les sites qui disparaissent au bout de quelques semaines ou qui sont hébergés dans des pays exotiques.
Les abonnements cachés et les cadeaux empoisonnés
Qui n’a jamais cliqué sur une publicité promettant de recevoir un smartphone dernier cri ou une console de jeux pour quelques euros seulement ? Si c’est votre cas, vous avez sans doute eu une mauvaise surprise en découvrant votre relevé de compte…
Ces offres sont des pièges. Lorsqu’on lit les petites lignes, on comprend qu’il s’agit en fait de s’abonner à un service à plusieurs dizaines d’euros par mois, pour une durée minimum. Le cadeau n’était qu’un produit d’appel.
Autre variante de cette arnaque, très courante sur Facebook ou Instagram : les jeux concours. On vous promet une chance de gagner un super lot… en remplissant un formulaire avec vos coordonnées. Bingo, vous voilà inscrit contre votre gré à un service ou harcelé d’offres commerciales par téléphone, SMS et e-mail !
Pour ne pas se faire avoir :
Ne répondez pas et ne participez pas aux jeux concours dont l’organisateur n’est pas clairement identifié.
Lisez toujours les conditions générales de vente, même en petits caractères. Cherchez les mots « abonnement », « prélèvement » ou « tacite reconduction ».
Ne cliquez pas sur les pubs trop belles pour être vraies. D’ailleurs, installez un bloqueur de publicités sur votre navigateur !
Les fausses promotions sur les jeux vidéo
Les joueurs sont une cible privilégiée des cybercriminels. En effet, le marché des jeux vidéo et des contenus additionnels (lootboxes, skins, Battle Pass…) représente des milliards de dollars de chiffre d’affaires.
Résultat, les faux bons plans et les arnaques fleurissent sur les stores ou les marketplaces spécialisées type G2A ou Instant Gaming. Parmi les plus courantes :
Les clés de jeu à petit prix… qui ne fonctionnent pas ou ont été volées, conduisant au bannissement du compte.
Les fausses « bêtas » pour tester en avant-première un jeu populaire, qui cachent un abonnement.
Les contenus additionnels gratuits (faux Robux sur Roblox par exemple) qui demandent vos identifiants, pour ensuite piller votre inventaire.
Les faux cadeaux (lootboxes, skins…) soi-disant offerts par un youtubeur connu pour faire grimper ses vues, qui cachent un abonnement.
Pour ne pas se faire avoir :
N’achetez vos jeux et contenus que sur des stores officiels (Steam, Epic Games, PlayStation Store…).
Ne croyez pas les vendeurs tiers qui bradent un jeu récent. Les clés risquent d’être invalides.
Ne donnez jamais vos identifiants contre une « récompense » ou pour recevoir des bonus.
Méfiez-vous des trop belles offres relayées par des influenceurs. Vérifiez toujours directement à la source.
Que faire si l’on est victime d’une arnaque ?
Malheureusement, et malgré toutes les précautions, vous pouvez quand même tomber dans le piège d’une arnaque en ligne. Dans ce cas, pas de panique, tout n’est pas perdu. Selon votre situation, différents recours sont possibles.
Faire opposition à sa carte bancaire
Votre réflexe en cas de paiement frauduleux ou de piratage de vos données bancaires sur un site doit être de contacter immédiatement votre banque pour faire opposition. Vous pouvez le faire 24h/24 et 7j/7 par téléphone en composant le numéro dédié de votre établissement.
Votre carte sera ainsi bloquée, les éventuelles opérations en cours seront rejetées, et vous serez remboursé des sommes débitées sans votre consentement. Pensez ensuite à déposer une plainte au commissariat ou à la gendarmerie (une pré-plainte en ligne est possible).
Signaler le litige au SAV du site marchand
Si vous avez acheté un article sur un site a priori fiable, mais que le produit n’est jamais arrivé ou ne correspond pas du tout à la description, contactez en priorité le service client du vendeur. Par téléphone, chat ou e-mail, exposez-lui calmement le problème et exigez un remboursement ou un remplacement selon les modalités prévues dans les CGV du site.
Pensez à conserver tous les échanges et justificatifs (facture, bon de commande…). Si le litige n’est pas réglé dans un délai raisonnable, vous pouvez saisir le médiateur du e-commerce de la Fevad. Il tentera une conciliation pour trouver une solution amiable.
Si malgré toutes ces démarches vous n’obtenez pas gain de cause, il vous faudra envisager des poursuites judiciaires (d’où l’importance d’avoir choisi un site basé en France ou dans l’UE !).
Déposer un signalement sur Internet
De nombreuses démarches en ligne existent désormais pour signaler une escroquerie sur Internet, qu’il s’agisse d’un faux site marchand, d’une publicité mensongère ou d’une tentative de phishing.
Première possibilité : le portail officiel Pharos, géré par la police et la gendarmerie.